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Tango Passion Gap

Pour découvrir et pratiquer le tango argentin dans les Hautes-Alpes. A Gap, à Neffes, à Pelleautier, à La Romettine, l'association Tango Passion vous propose des cours réguliers, des stages, des pratiques, des milongas, des soirées latino festives toute l'année.

Texte de Fabrice Hatem transmis par une de nos tangueras

Illustration guidage choisie par Carole : Colgada par Clint Shelley

Illustration guidage choisie par Carole : Colgada par Clint Shelley

Quelques idées sur le guidage dans le tango

" Pour moi, un « bon » danseur, ce n’est pas, ou pas seulement quelqu’un qui multiplie les figures compliquées, en attirant vers lui tous les regards au détriment parfois de sa partenaire féminine. C’est au contraire quelqu’un qui est tout d’abord pénétré de la conscience de faire couple avec celle-ci, et qui sait que la beauté de leur danse ne résultera pas de ses seules qualités individuelles, mais de l’harmonie du couple, à la fois entre les partenaires et dans leur relation avec la musique. C’est donc d’abord quelqu’un qui écoute (la musique, les désirs de sa partenaire…) et observe (l'espace, les couples voisins...) pour en déduire des propositions d’interprétation susceptibles de créer cette harmonie.

Il ne faut pas se méprendre à ce sujet sur la signification du terme « guidage ». Car guider sa partenaire, ce n’est pas lui donner des ordres comme dans une relation hiérarchique : c’est plutôt lui ouvrir un éventail de possibilités d’expression permettant, à un moment donné, de trouver des solutions harmonieuses aux différentes contraintes et opportunités auxquelles le couple est confronté (espace, musique, nature des sentiments entre les partenaires, etc.) afin de parvenir à une danse gratifiante pour le couple et belle pour le public.

Quant au rôle de la femme, il est double : d’une part, elle doit choisir, dans l’éventail restreint des possibilités expressives qui lui sont ouvertes, à un moment donné, par son partenaire, celle qui lui paraît la plus judicieuse, pour la réaliser avec grâce. Et d’autre part, elle doit, par mille moyens subliminaux, inspirer à son tour son partenaire, « guider son guidage » vers les gammes de solutions désirées par elle. A la limite, on pourrait dire que le guidage se fait en fait à deux, la femme « suggérant des suggestions » et ensuite effectuant les choix finals d’interprétation. Quant à l’homme, son rôle de « guideur » consiste en fait à réduire par un tri judicieux l’infini des possibles à une petite poignée de propositions souhaitées par le femme et à donner à celle-ci l’appui ferme qui lui permet de les réaliser. Comme le disait le défunt maestro Victor Convalia dans le langage de son époque et de sa culture, « l’homme est le peintre et la femme est le pinceau ».

On pourrait aussi, pour définir ce qu’est un bon danseur, filer la métaphore de la maison à trois niveaux : le premier niveau - les fondations si vous voulez - c’est celui de la maîtrise technique, rythmique et corporelle sans laquelle rien n’est possible ; le second niveau, c’est celui dont nous venons de parler, c'est-à-dire du guidage masculin comme l’offre faite à chaque instant à la femme, en fonction des contraintes et des opportunités du moment, d’un éventail de possibilité expressives dont elle pourra s’emparer. Enfin, le troisième niveau, c’est celui de la communication visuelle et corporelle, consistant à dire à la personne que l’on tient dans ses bras, par son regard comme par ses attitudes : « je suis bien avec toi, tu es belle comme une princesse, tu danses de manière très sensuelle et excitante, je te désire… » (PS : Et aussi : "Qu'est-ce qu'on se marre, tous les deux!! ").

TEXTE DE FABRICE HATEM

 

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